
L’avantage d’un intitulé comme « Grimpe dans le sud... » pour une collective, c’est qu’il offre une grande liberté de choix. Et heureusement, car avec la météo capricieuse de cette fin
octobre, il nous fallait être prêts à valider notre destination au dernier moment. La veille du
départ, nous abandonnons l’idée d’aller poser des coinceurs dans le gneiss du Caroux et
optons pour le calcaire des calanques, qui semble offrir un soleil garanti. Stéphane nous
déniche un camp de base parfait à Saint-Cyr. Les topos sont récupérés juste avant de partir, et
nous les étudierons en voiture.
Nous quittons Annecy en fin d’après-midi et arrivons à notre "palace" vers 23h. Bien fatigués, nous décidons d’un premier lever sans réveil. La matinée est dédiée à la logistique et au choix des courses possibles. Les conseils des autres encadrants du club sont précieux. L’après-midi, direction la calanque d’En Vau, avec pour objectif la Si Ray. Nous explosons le temps d’approche : 1h30 au lieu des 45 minutes annoncées pour atteindre la calanque, et nous nous perdons un peu à la recherche de la fameuse vire du Grand Rappel, point de départ des voies de la falaise menant au plateau de Castelvieil. Il est trop tard pour nous lancer dans la voie, mais la magnifique fissure du dièdre qui constitue la première longueur nous séduit. Le repérage est fait, et ce sera du temps de gagné pour la suite. Un premier jour dans le cadre idyllique des calanques de Port Miou, Port Pin et En Vau. Les nouvelles météo de la Haute- Savoie valident notre choix de destination. Même sans avoir grimpé, on se dit qu'on est déjà bien mieux ici que si nous étions restés à la maison.
Le lendemain, départ de bonne heure pour la calanque de Sugiton. Notre objectif : la Grande Candelle et l’arête de Cassis. Une belle course variée, équipée de pitons sur les sections difficiles. Cette fois, nous avons un tracé GPS, et l’approche se déroule sans encombre. Damien et Karen forment la première cordée, suivis de Stéphane et Marie. Le plaisir est immense de sentir enfin le rocher sous nos mains et de poser les premiers coinceurs. La première longueur est parfaite pour se chauffer, la deuxième plus technique nous donne plus de fil à retordre. Stéphane prend un joli vol, le matériel tient bon, heureusement sans gros bobos à déplorer. Nous prenons un peu de temps avant de repartir. Une recherche d’itinéraire un peu laborieuse nous fait perdre un peu de temps dans L4. La rampe dalleuse, telle que décrite dans le topo C2C, ne ressemble à rien d’une rampe dalleuse pour nous. Heureusement, la découverte de quelques pitons nous rassure. La suite se déroule plus facilement. L’arête offre de jolies longueurs avec des pas de grimpe abordables et faciles à protéger. Après L9, tout le monde est bien fatigué, et il est trop tard pour attaquer les 3 dernières longueurs de l’arête supérieure de Cassis. Nous redescendons tranquillement sous les belles lumières de fin de journée, tout en pensant à la délicieuse raclette qui nous attend à l’appart.

Le troisième jour, nous optons pour un projet plus modeste : l’Hallu Nulle, une grande voie de 7 longueurs bien équipée près de la calanque de Sormiou. Nous démarrons en trombe dans cette belle voie d’initiation. Toutefois, nous sommes ralentis par les deux cordées qui nous précèdent. Nous en profitons pour admirer le paysage (la voie commence à 5 mètres au-dessus du niveau de la mer), réviser les relais sur coinceurs et jouer aux devinettes mais l’ennui nous guette. Nous doublons finalement ces deux cordées (il était hors de question de rester derrière un groupe CAF de la Marne !) et nous sortons assez tôt. Nous aurions presque le temps de nous lancer dans une autre voie, mais nous préférons aller boire un verre en terrasse sur le port.

Pour notre dernier jour, retour à la calanque d’En Vau. Cette fois, l’approche ne nous fait pas perdre de temps. Nous empruntons un joli sentier escarpé pour atteindre la calanque, et nous arrivons sans difficulté au pied de la Si Ray. Le dièdre est toujours aussi impressionnant vu d’en bas. Damien et Stéphane attaquent les premiers, suivis par Marie et Karen. Cette fois, il n’y a que nous dans la voie (c’est l’avantage du terrain d’aventure). Les 4 longueurs sont variées, le rocher est bon, et le surplomb sur les eaux turquoise d’En Vau est magique. La sortie sur le plateau de Castelvieil nous offre une vue imprenable sur les falaises alentours. Après un court rappel, nous rejoignons la sente principale, puis la voiture. Nous repartons vers Annecy, heureux d’avoir fait le plein de vitamine D, d’air marin et d’aventures sur le rocher.
La température baisse à mesure que nous nous rapprochons de notre destination, et la pluie fait son apparition. Les premières images de versants enneigés arrivent sur les téléphones. Ça y est, c’est officiel : les spatules vont bientôt ressortir !
Stéphane, Damien, Marie et Karen