Réaliser un rêve à 3823 mètres !

Ce n'est pas tous les jours possible, mais parfois le ciel sourit et c'est parti!

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Au fond du bassin d'Argentière, il y a comme un gendarme, il monte la garde, il surveille, mais surtout il attire le regard.

Que vous alliez faire le col du Tour Noir ou celui d'Argentière ou encore la traversée des Courtes, ce sera sous son oeil bienveillant.

A chaque fois que je prends pied sur le glacier , c'est inévitable, je l'admire,  il est là, tranquille, mais imposant, vertigineux, il fait rêver.

C'est le Mont Dolent.

 

A mes débuts, je me contentais de ce rêve, d'imaginer le bonheur que l'on doit éprouver en arrivant à son sommet.

Les années passaient sans que rien de nouveau ne se dessine, je me contentais de rêver, jusqu'au jour où, parcourant Le livre de C & JF Hagenmuller, je me suis intéressé de près au topo : c'est jouable, c'est à mon niveau, mais une telle course, je veux la partager!

Patrice est d'accord pour encadrer avec moi, elle sera donc au programme de cette saison 2017.

Samedi  (22/4) ce fut le grand jour : le vent est tombé, le ciel est au grand beau, tout va bien.

Le groupe est constitué facilement avec des habitués, expérimentés pour ce type de sortie Assez Difficile.

 

La route est longue jusqu'à l'A Neuve hameau de La Fouly. 10 heures nous partons skis sur le sac.

20 minutes plus tard, nous arrivons dans la Combe des Fonds et mettons les skis aux pieds.

 

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La montée est agréable, rapidement la combe s'ouvre et nous laisse découvrir beaucoup d'autres itinéraires possibles. 

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Jusqu'à passer le Petit Col Ferret,

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 Très rapidement, nous allons découvrir notre objectif du lendemain,

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La montée au refuge Fiorio sera promptement réalisée et nous découvrons ce bivouac aux capacités limitées à 19 et à l'architecture efficace pour résister au vent.

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 Le vent, tôt en soirée, s'est levé, soufflant en rafales qui résonnaient sur les tôles du refuge. Dans nos duvets, l'optimisme n'a pas toujours été de mise pour notre ascension du lendemain, tant le vent nous paraissait fort.

Heureusement, vers 4 heures tout est redevenu silencieux et à 5h45, c'est le lever.

Les préparatifs sont un peu longuets, il n'y a pas de gardien pour nous apporter le café tout chaud sur la table.

Enfin, 7h20, c'est le grand départ, le soleil illumine déjà les sommets et bien sûr notre objectif du jour.

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La montée se passe bien, même si des ressauts assez difficiles à franchir tentent de nous barrer le passage vers le sommet !

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Les montagnes qui nous entourent sont magnifiques, Les Grandes Jorasses, la dent du Géant, le Mont Blanc et l'aiguille du Triolet nous regardent de haut, mais qu'importe, nous irons au sommet, c'est sûr !

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C'est droit dans le pentu avec crampons et piolet que nous gravissons les 150 derniers mètres.

Nous sommes dans du 40/45° avec une exposition forte qui incite à bien ajuster chaque pas.

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Mais, nous y voilà, l'Aiguille verte est là, c'est presque fait, la Vierge vient de m'apparaître!

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Encore un effort pour les derniers, le Dolent vous attend très paisiblement, même si une certaine bise ne nous engage pas à nous éterniser!

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Tout de même, voir le bassin d'Argentière à l'envers, ce n'est pas tous les jours possible,

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L'aiguille verte, le Glacier d'Argentière, le Buet, les aiguilles du Chardonnet et d'Argentière sont tous là, il y a juste une espèce de symétrie qui s'est opérée par rapport à la vision que j'avais depuis le bas!

Le Rêve est réalisé, le bonheur est simple, mais d'une intensité certaine.

Reste à descendre.

A part le haut trafolé et regelé qui a bien fait chauffer les cuisses, l'ensemble de la descente sera fait avec une neige type moquette tip-top qui donne juste envie que ça ne se termine jamais !

Et pourtant ! ! !

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Tout à une fin, même les Rêves les plus fous !

C'était avec : Patrice, Amélie, Geneviève, Emmanuelle, Jérôme, Christian, Sébastien, Kléber et moi, évidemment.